La sédentarité est aujourd’hui un risque souvent méconnu. Toutefois, elle représente une priorité de santé publique pour les Français. D’après une étude de l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses), “95 % de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis”. Avec la croissance du télétravail et la prévalence des métiers assis, lutter contre la sédentarité est donc un enjeu majeur pour les entreprises et leurs collaborateurs. Heureusement, il n’est pas trop tard pour agir. Des solutions existent pour que les entreprises prennent des mesures face à la sédentarité de leurs salariés.

La sédentarité au travail, quelles conséquences sur la santé ?

Sédentarité : de quoi parle-t-on ?

La sédentarité selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est une situation d’éveil qui se caractérise par une faible dépense énergétique à cause d’une position assise ou allongée. Cela peut se traduire par le fait d'être assis plus de 7 heures par jour en moyenne, avec des périodes assises ininterrompues de 2 heures dans des endroits divers comme au bureau, dans sa voiture, devant la télévision, dans les transports, etc.

En France, le télétravail s'est généralisé en raison de la crise sanitaire. Cette pratique expose fortement les salariés à un mode de vie plus sédentaire qu’en temps normal.

D’après une étude réalisée par l’Association interprofessionnelle des Centres Médicaux et Sociaux de santé au travail (ACMS) en 2023, la durée cumulée journalière de la posture assise pour une personne assurant un travail sur écran, a été évaluée à 9h46 dont 6h13 au bureau, pendant des périodes ininterrompues supérieures à 30 minutes. Ce comportement entraîne des risques majeurs pour la santé.

Conséquences majeures sur la santé des salariés

"La position assise prolongée, combinée au manque d'activité physique, a un impact majeur sur notre métabolisme et met sérieusement notre santé à l'épreuve”, explique Audrey Bergouignan, physiologiste.

Les conséquences néfastes de la sédentarité sur la santé en entreprise sont indéniables. Elle accroît considérablement les risques de maladies cardiovasculaires telles que le diabète de type 2, le surpoids et l'hypertension. En fait, augmenter le temps passé assis d'une heure chaque jour augmente de 22 % le risque de développer un diabète et de 30 % celui de devenir obèse. De plus, la sédentarité peut conduire à des problèmes musculosquelettiques et même favoriser l'apparition de certains cancers, comme ceux du sein et du côlon.

Les effets de l'inactivité sur la santé ne se limitent pas aux aspects physiques. La sédentarité peut également perturber le sommeil et contribuer à des problèmes de dépression ou d'anxiété. En effet, l'exercice physique stimule la production d'hormones telles que la sérotonine, l'adrénaline et la dopamine, souvent appelées les "hormones du bonheur", qui agissent comme des agents anti-stress.

La sédentarité au travail, quel est le rôle de l’employeur ?

Que dit la loi ?

Le Code du Travail indique que “l’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.” Ces mesures comprennent des actions de prévention des risques professionnels, des actions d’information et de formation ainsi que la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. Le rôle de l’employeur est donc d'établir de la prévention autour des risques liés à la sédentarité, de sensibiliser leurs salariés et de leur apporter des pratiques concrètes.

Pour ce faire, ils peuvent d’abord évaluer le comportement sédentaire au moyen de questionnaires ou d'entretiens par exemple pour répondre au mieux aux attentes des salariés.

Reconstruire l'environnement de travail

Encouragez vos salariés à multiplier les déplacements et à ne pas rester vissés sur leur chaise. Le Ministère des Sports, conseille fortement de “rompre” les temps de sédentarité par des pauses d’au moins une minute toutes les heures ou de 5 à 10 minutes toutes les 90 minutes. Voici quelques exemples pratiques afin de lutter contre la sédentarité. 

Environnement et politique de travail 

  • Investir dans du matériel de qualité : écrans et chaises pratiques (ballons ergonomiques, repose pieds…)
  • Organiser des réunions debout 
  • Créer des « challenges » internes ou externes : comme la semaine européenne de la mobilité ou le challenge de pas 
  • Créer des créneaux de pauses directement dans les agendas des salariés

Gestes individuels 

  • Diminuer les temps de pause en position assise en se levant toutes les 30 minutes
  • Ne pas déjeuner devant son ordinateur
  • S’étirer régulièrement tout en inspirant et expirant, en complétant avec quelques mouvements pour activer les articulations (rotation des épaules, du bassin, des poignets, des mains, de la tête)
  • Alterner la position assise (avec une bonne posture) et debout pour lutter contre les problèmes musculaires
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L'activité physique : un outil efficace de lutte contre la sédentarité ?

Activité physique : de quoi parle-t-on ?

L’activité physique représente l’ensemble des mouvements produits par les muscles entraînant une dépense d’énergie supérieure à celle qui est dépensée au repos. Aujourd’hui, seuls 5 % des adultes français ont une activité physique suffisante pour être protectrice. Toutefois, pour lutter contre la sédentarité, diminuer le temps assis n’est pas la seule clé, il faut aussi augmenter le temps d’activité.

Selon Irène Margaritis, cheffe de l’unité d'évaluation des risques liés à la nutrition à l’ANSES : “C’est l’organisation même de nos modes de vies qui est à revoir : que ce soit dans l’espace public, en laissant davantage de place aux mobilités actives comme le vélo ou la marche, ou sur le lieu de travail, en favorisant la pratique sportive et en limitant les temps de sédentarité, ou encore dans le système scolaire en augmentant l’espace et le temps dédiés aux activités physiques et sportives.”

L’activité physique se présente donc comme un déterminant de santé comme l’atteste le dernier rapport de l’OMS en 2023 : “si tous les habitants de l’UE atteignent les niveaux d’activité physique recommandés, cela pourrait éviter plus de 10 000 décès prématurés chaque année”. En fait, la pratique régulière d’une activité sportive à intensité forte ou modérée peut améliorer la qualité de vie et prévenir les principales pathologies chroniques. Elle permet également de préserver la santé mentale et la qualité du sommeil, et ainsi fortifier le bien-être physique et mental des salariés.

Comment contrer la sédentarité au travail grâce au sport ?

D’après l’OMS, les individus (de 18 à 64 ans) ont besoin entre 75 et 150 minutes par semaine, d’activité d’endurance ou d’exercice de renforcement musculaire. Les employeurs peuvent actuellement fournir des exercices simples à effectuer au bureau ou au télétravail. Ils peuvent également encourager la pratique sportive en groupe. En favorisant l'accès aux salles de sport à proximité des lieux de travail, les salariés peuvent se maintenir en forme, lutter contre la sédentarité et créer du lien social entre collègues. Cela peut passer par une multitude de pratiques, telles que le cardio, le renforcement musculaire ou des exercices d’assouplissement. De ce fait, l'employeur se doit d’offrir un panel d’activités variées aux salariés. 

Avec l’ensemble de ces conseils et pratiques, vous avez maintenant toutes les cartes en main pour lutter contre la sédentarité au travail et pour préserver la santé de vos salariés. À vous de jouer ! N'hésitez pas à nous partager vos bonnes pratiques pour réduire le temps assis de vos collaborateurs.

Pour aller plus loin retrouvez le dernier épisode de Tempo, le podcast Gymlib sport et bien être, qui vous aide à garder le rythme ! Le sport est-il (vraiment) bon pour la santé ?

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Sources :